Une cité par deux fois dévastée. Rebâtie sur les ruines de l'ancienne. Dans les profondeurs d'une baie, ils sont aller, à la recherche d'une fontaine portant en son sein un ancien secret. Par deux fois, ils ont dû verser leurs sang, se mutiler, pour prouver leurs foi.

Dissimulée derrière une plaque, ils l'ont trouvé, accompagnée d'un étrange parchemin, bien à l'abri dans un pot en verre. Et alors, elle se montra. L'Obscuritée même, et ses tentacules, mise en fuite par la Lumière, pure et sans aspérité.

Au petit matin, on ne vit qu'un sang noir, nauséabond, quitté la baie, emporté, par les courants, vers le grand large.

Deux lettres avaient été envoyer, mais trois avaient répondu à l'appel. Ils avaient tenté de discuter, ils avaient tenté de le rouler, et le sang avait coulé.

Deux sont appelés.

Trois entrent.

Deux sortent.

Et l'Ombre se réjouit, car un nouveau général rejoint les rangs. Pas par envie, mais quelle importance ? Personne ne peut résister au pouvoir une fois qu'il l'a en main.

Tout erreur a un prix. Souvent sans conséquence, parfois dramatique. La sienne fut celle de sa force, celle de son pouvoir. Et la victime devint bourreau, et le bourreau devint victime. L'Obscurité est sans pitié. Elle n'a que faire des généraux qui ne se plient pas à ses ordres. L'Ombre se doit d'obéir à l'Obscurité. Un adepte est mort, un autre vient de voir le jour. L'Obscurité est toujours la même. Unique. Elle ne perd aucun terrain. Elle reste et guette. L'échec est lavé par la nouveauté. Mais on peut s'interroger. Le nouveau visage qui se dresse dans les ténèbres sera-t-il pire que l'ancien ?

C'était par un coup de tonnerre, et l'éclair frappant la roche, que tout avait commencé. Ça avait fait son petit effet, mais c'était, en somme, quelque chose de prévisible. Un peu comme le fait qu'un autre con allait se faire rouler par le Spectre et briser le pentagramme avant la fin du rituel.

A ce moment là, Sarka avait soupiré. Longuement. Intérieurement. Se douter d'un échec n'était pas la même chose que le vivre. Ce qui n'avait été au début qu'une prise de risque, qu'un ultime défi à la vie, s'était transformé en affaire personnelle, bien plus importante que les buts de tout ces abruti, enfermé dans leurs amour-propre, leurs rêves et leurs vies mielleuses, sans saveur, qui l’écœurait.  Même à la fin de toute chose, ils avaient failli tout faire foiré.

Le combat contre les döppelganger avait été rude. Plusieurs fois, elle avait failli finir en morceaux sous les griffes du charr. Rien de bien amusant. Mais même un gros chat, avec une grenade dans la bouche, ça ne riait pas longtemps.

Le pire, sans doute, avait été à la fin. Une fois le Spectre vaincu. Une fois ses généraux morts. Une fois ses légions en cendres. Elle les avait entendu parler. S'amuser, se détendre. Les nerfs ? Non. Ils avaient gagné. Et maintenant, ils se détendaient. Ils riaient. Bientôt, ils allaient retourner à leur petite vie médiocre. Et ils allaient tout oublier. Le combat, la peur, l'horreur. Les morts, ceux qui tombent et ceux qui marchent. Les pertes, d'un côté comme de l'autre. Mais elle, elle s'en souviendrait. Elle leur rappellerait.

Ils avaient brûlé vifs un de leurs alliés.

Leurs stupidité avait provoqué la mort d'otages, l'un explosant, l'autre avec sa vie ruisselant le long de sa gorge ouverte.

Leurs inconscience avait mis à feu et à sang la vallée de la Reine. La garnison de Shaemoor avait été détruite, le fort aux mains des légions de mort, et ils avaient manqué s’emparer de Claypool.

Cette aventure avait été un désastre du début à la fin, et ils n'en avaient réchappé à chaque fois que par chance, et le plus souvent par miracle. Et maintenant, ils se prenaient tous pour des héros. Ils avaient chassé l'ennemi, et ça faisait du bien à leurs petit orgueil.

Le pseudo chevalier au grand cœur dans sa tenue blanche, aussi tape-à-l’œil qu'un miroir de bordel.

Le nobliau blond avec sa petite cour, qui se prenait pour un grand général avec ses clopes mais qui fermait sa gueule dans les coups durs.

Le sylvari et ses codes aussi chiants qu'une nuit d'hiver solitaire. Toujours à qui a le plus de problème, le plus de soucis. Toujours à savoir qui a la plus grosse dans tout les domaines.

Et l'autre ! A jouer le type ténébreux, à s'accrocher dans cette idée. Avec l'autre chevalier blanc, ils formaient bien la paire. Perdu dans leurs mondes, comme des gosses, en laissant la réalité courir autour d'eux.

Oui. Ils allaient oublier. Et tout aller recommencer.

Au final, ils étaient tous bien pire que le Spectre.

Qu'ais-je donc fait pour mériter un tel déshonneur.
Suis-je dans le faux depuis le début ? Non, non. C'est impossible, j'ai eu raison d'avoir agis comme ça.
Je ne suis pas comme eux et je ne le serais jamais.
Peut-être qu'il avait raison, mon coeur est rongé par le mal.
Bien que je sois sorti victorieux du combat contre ce Mills, je ne me sens pas soulagé d'un poids. Que du contraire, maintenant qu'il est mort et que le Spectre a disparu.. Que vais-je devenir, quel sera ma raison d'être ? Je portais un réel intérêt à son pouvoir, bien que leur comportement était à méditer, tous des abrutis.
Je suis actuellement en pleine confusion, comment pourrais-je continuer avec ce groupe alors qu'ils sont pires que moi ? Ils n'ont aucune gratitude et n'hésitent pas à anéantir leurs alliés quand ils ne vont pas dans leur sens à eux.
Le temps décidera à ma place de ce qui peut se passer durant les prochains évènements.